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dimanche 29 juillet 2012
vendredi 27 juillet 2012
COMPTE -RENDU DU FRANCE A CHABRELOCHE
Moins d’un mois
après la Rand’Auvergne, me voilà de
retour dans ce que je qualifierai de triangle d’or de l’enduro français (Noirétable
/ Brioude / Ambert pour faire simple).
En effet le Montoncel Racing nous accueille une nouvelle fois dans les bois noirs de la région de Noirétable pour la troisième manche du championnat de France.
Je ne vais pas dire
que je connais la région comme ma poche mais étant donné que ce club organise
régulièrement, et avec qualité, championnats de France, du monde ou The race,
je n’arrive pas en terrain inconnu. Ici ce n’est pas pour les rigolos, c’est du
vrai enduro. Les liaisons sont toujours longues et usantes, de celles qui
laissent des ampoules aux mains et des courbatures à tous les muscles (et font
même redécouvrir des muscles dont on ne soupçonnait même pas l’existence si
vous voyez ce que je veux dire).
Je ne change pas mes habitudes et arrive sur place en début de semaine
pour retrouver la bande de d’jeuns (Bellino, De Soultrait, Dieu, Poyeton,
De-maria, Morteveille) de l’enduro circus français. Pour le coup c’est plutôt
ambiance Djobi Djoba, chacun ayant pris d’assaut le stade du village avec
fourgon et caravane.
Les déplacements pour le repérage des spéciales se font en équipe mais chacun a sa méthode et son rythme, donc l’exercice reste solitaire. On s'entraide malgré tout pour trouver les bonnes trajectoires dans les passages les plus délicats, si bien qu’après deux passages minutieux dans chaque tracé le tour est joué.
Les déplacements pour le repérage des spéciales se font en équipe mais chacun a sa méthode et son rythme, donc l’exercice reste solitaire. On s'entraide malgré tout pour trouver les bonnes trajectoires dans les passages les plus délicats, si bien qu’après deux passages minutieux dans chaque tracé le tour est joué.
Les spéciales, au nombre de
trois, sont variées. Du « made in Auvergne »
avec de grandes portions dans des prairies verdoyantes sans appui, totalement
vierges (mais cela ne durera pas…) mais aussi des passages techniques dans
du dévers et des racines. Cela me donne vraiment l’envie d’y rouler car
c'est une surface que j'apprécie et sur laquelle je fais généralement de bons
résultats.
C’est donc avec la bave aux lèvres (OK là j’exagère peut-être un peu…) que je m’élance en ce samedi 14 juillet. La météo n’est pas extraordinaire pour défiler mais parfaite pour rouler. Ni trop chaud ni trop froid avec un terrain humide sans être boueux pour autant. Plein de bonnes intentions, je pars la fleur au fusil. Je prends la journée par le bon bout puisque j’ouvre mon compteur avec la 3ème place dans le premier chrono, à 1 seconde du scratcheur. La journée s’annonce serrée…
Mes bonnes
sensations se confirment dans la spéciale suivante d’où je sors avec le 2ème temps. C’est bon ça ! Je roule totalement libéré donc je fais très peu
d'erreurs. Je retrouve les sensations que j’avais connu lors de la
Rand’auvergne (en tout cas le peu que j’y ai roulé…), à savoir que je roule bien
et qu’en plus je m’amuse... que demander de plus ?
Rebelote dans la dernière
spéciale du premier tour : 2ème
et encore proche du missile Bellino au cumul, ce qui cette année relève de
l’exploit.
La dernière portion
du parcours de liaison est la plus éprouvante, truffée de cailloux avec du
dénivelé. Je sais qu’elle va laisser des traces à bon nombre de concurrents
mais je m’en sors parfaitement.
A mon arrivée lors
du deuxième tour, les spéciales ont déjà bien bougé.
Ce n’est pas encore un champ de bataille mais de gros appui de terre
meuble se sont déjà formés par endroits. Fort
heureusement je peux compter sur la puissance de ma 450 Yamaha pour m'en
extraire façon char Leclerc dans la gadoue. Je me régale !
Je fais preuve de
régularité puisque je décroche à nouveau les 2ème,
4ème et 2ème temps sans aucune anicroche. Tout
glisse comme sur du velours et je tiens fermement la 2ème place
provisoire. Ce n’est pas l’état de grâce mais cela s’en approche.
Dans
l’ultime tour je ne fais pas forcément un baroud d’honneur puisqu’après avoir obtenu un beau 2ème temps je finis sur
deux 6ème temps. Je n’ai pas voulu hypothéquer le travail accompli
depuis le matin et j’ai donc quelque peu assuré.
Je rejoins mon
assistance pour la mécanique du soir où toute mon équipe est encore concentrée
sur les vérifications d’usage tandis que je change mon pneu tranquillement.
Ce n’est qu’une fois
la moto au parc que nous pouvons savourer l’instant. Je
monte sur la deuxième marche du podium pour la première fois de la saison.
Opération réussie !!!
Je suis aux anges
car cela commençait à faire un moment que mon entourage, mes partenaires, mes
supporters et moi-même attendions ce moment. Ce podium, qui je l’espère en
appellera d’autres, est la meilleure des façons pour moi de remercier toutes les
personnes qui croient en mes capacités, m’aident techniquement, financièrement
ou tout simplement en me supportant sur les courses.
En plus mon frère
était de retour aux affaires en tant qu'assistant (aide de camp ?) sur les
spéciales ce week-end ce qui était le top. Place au feu d’artifice !!!
Dimanche matin, à peine suis-je levé que je sais que la journée va être dure.
Non pas que je sois marqué physiquement mais il a beaucoup plu dans la nuit et
il semble que cela doive continuer. Ca fait partie du jeu mais cela va inévitablement
rendre le terrain très très glissant, ce qui n’est pas forcément à mon avantage
car je ne suis pas le roi de la gadoue.
Je dois avoir des
dons extralucides car dans la première spéciale qui
est très piégeuse je perds l’avant et mords non pas la poussière mais la
boue…
Le temps de me
relever, redémarrer, me relancer qu’un gros paquet de secondes s’envole. 11ème temps, la bataille de la remontée sur mes
adversaires a commencé. Il me reste huit chronos pour cela, le compte à
rebours est enclenché.
Dans ces conditions bien
spécifiques, la hiérarchie est quelque peu bousculée, les spécialistes des
terrains gras reprenant l’avantage. Sans être irrésistible je cravache pour grappiller des secondes et surtout des
places mais cela se fait au forceps. Je navigue tout au long de la
journée entre la 4ème et la 6ème place des spéciales et
ma remontée est plus lente qu’espéré.
Au moment
d’aborder l’ultime chrono je suis encore en course pour la
4ème place du jour, ce qui montre que je n’ai jamais lâché le
morceau. Malheureusement, alors que je pars avec pour objectif de tout donner, je vais subir un terrible coup du sort. Alors que
j’aborde une grande montée bien vicieuse un spectateur m’indique de suivre une
trace ; Je m’exécute en lui faisant confiance car les passages répétés des
concurrents a complètement changé la physionomie du parcours ; Mais une
fois lancé je lève les yeux et m’aperçois avec stupeur qu’un pilote élite est complètement planté dans la trajectoire et
doit même faire demi-tour. Je suis stoppé net dans mon élan car il n’y a aucune
possibilité de de sortir de l’ornière pour passer, donc je dois moi aussi faire demi-tour pour redescendre et cette fois franchir
l’obstacle...
Le monde s’écroule sur moi, je fulmine dans mon casque. Je sais que les efforts de la journée entière sont réduits à néant. J’ai tellement perdu de temps dans l’histoire (environ une minute) qu’un pilote junior a même pu me doubler dans la spéciale. Je suis miné.
Fort heureusement pour moi, plusieurs autres pilotes juniors vont eux aussi connaître des déconvenues sur ce tracé « roulette russe ». J’espère que ceci limitera les dégâts mais je ne crois pas non plus au miracle.
Le monde s’écroule sur moi, je fulmine dans mon casque. Je sais que les efforts de la journée entière sont réduits à néant. J’ai tellement perdu de temps dans l’histoire (environ une minute) qu’un pilote junior a même pu me doubler dans la spéciale. Je suis miné.
Fort heureusement pour moi, plusieurs autres pilotes juniors vont eux aussi connaître des déconvenues sur ce tracé « roulette russe ». J’espère que ceci limitera les dégâts mais je ne crois pas non plus au miracle.
De retour au parc je ne sais même pas mon résultat du jour car tout a été bouleversé. C’est finalement à la 8ème place que je conclus cette journée, disons le, de m**de.
Il ma fallu quelques heures pour faire un bilan objectif sur ce week-end « up and down ». Je préfère n’en retenir que le positif, à savoir que ma moto a parfaitement fonctionné, que j’ai très bien roulé le samedi et que je n’ai jamais lâché l’affaire le dimanche.
D’un point de vue
comptable j’ai fait une belle opération puisque je
remonte à la 3eme place du classement provisoire du championnat de France, à
sept point de deuxième ce qui me laisse encore l’espoir de viser plus haut. Si
je considère que le leader est également le leader du championnat du monde et que
le deuxième est dans le top10 mondial, je suis plutôt satisfait de mes
prestations.
Sur les deux dernières épreuves du championnat j’ai pour objectif de rééditer mes « exploits » et surtout de goûter à nouveau aux joies du podium, ce qui serait une belle récompense.
Outre mes parents et partenaires, je tiens à remercier chaleureusement le team Gadou et goudron, la famille Servajean, Gagnoud, Jagu et De Soultrait qui m'ont accueilli dans le paddock A et m'ont ainsi permis de mieux exposer mes partenaires tout au long du week-end.
Sur les deux dernières épreuves du championnat j’ai pour objectif de rééditer mes « exploits » et surtout de goûter à nouveau aux joies du podium, ce qui serait une belle récompense.
Outre mes parents et partenaires, je tiens à remercier chaleureusement le team Gadou et goudron, la famille Servajean, Gagnoud, Jagu et De Soultrait qui m'ont accueilli dans le paddock A et m'ont ainsi permis de mieux exposer mes partenaires tout au long du week-end.
Je vous donne rendez-vous dans un mois sur mes terres aveyronnaises pour l’Aveyronnaise classic.
jeudi 26 juillet 2012
TRAINING SABLE A MORTEFONTAINE
La semaine dernière j'ai roulé dans une ancienne carrière de sable à Mortefontaine, au
nord de l'ile de France. C'était énorme ! Roulaient aussi Pierre Rousseau et Alexis Joutel tandis que Michael Guesnet shootait les photos que voici.
AMBIANCE PADDOCK
Qui a dit que la compétition c'était la guerre ? En tout cas pas les juniors du France... (pour enlever la bande son du blog cliquez sur pause en bas de la page).
dimanche 22 juillet 2012
RESULTATS DU CHAMPIONNAT D'EUROPE
Un certain nombre de mes potes sont actuellement en Europe de l'est pour faire la tournée Estonie / Lettonie. Si vous voulez suivre leurs résultats, cliquez dans le logo ci-dessus.
samedi 21 juillet 2012
PHOTOS DU FRANCE A CHABRELOCHE
Commençons par une série de clichés de Romain "Magic" Bourdelain, toujours aussi classes :
Place aux photos "maison" avec l'attente avant le départ. Ca chauffe sous le casque !
Passage dans la SP1
Et le meilleur moment du week-end, le podium tant attendu
L'interview par Jacky, speaker emblématique de l'enduro français.
La prime de course...
jeudi 19 juillet 2012
mercredi 18 juillet 2012
REPORTAGE DE FRANCE 3 SUR LA MANCHE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE A CHABRELOCHE
Pour regarder le reportage et le direct consacrés à la manche de Chabreloche, cliquez dans le logo ci-dessus et allez à 13 min 30. Vous pourrez même me voir à 14 min 22 !
mardi 17 juillet 2012
lundi 16 juillet 2012
dimanche 15 juillet 2012
RETOUR RAPIDE SUR LA 3EME MANCHE DU FRANCE A CHABRELOCHE
Je ne suis pas encore rentré de la course aussi ce message sera succinct (en attendant le traditionnel compte-rendu complet que je diffuserai sous peu).
Hier samedi, 14 juillet, ce fut un feu d'artifice puisque j'ai décroché mon premier podium de la saison avec une belle 2ème place que j'attendais depuis longtemps.
Aujourd'hui beaucoup moins de réussite puisque j'ai chuté dès la première spéciale. J'ai dû cravacher pour remonter dans le classement. Alors que je pouvais encore obtenir la 4ème place dans le dernier chrono j'ai joué de malchance puisque dans une côte vicieuse monotrace je me suis fait bloquer par un pilote élite sénior qui revenait à contresens. J'ai essayé de passer, ça l'a pas fait, j'ai dû redescendre, bref la misère... Je perds une minute dans l'histoire et boucle donc ma journée en 8ème position. La haine...
Week-end positif tout de même puisque je remonte 3ème au classement provisoire du championnat de France, et ça, ça fait du bien !!!
vendredi 13 juillet 2012
jeudi 12 juillet 2012
CDF A CHABRELOCHE : RECO DES SPECIALES
Hier j'ai pu faire le tour des 3 spéciales et j'ai eu la surprise de voir que l'on reprendrait la spéciale "extrême" de Saint Priest la Prugne que l'on avait déjà couru lors du France à Saint Just en Chevalet en 2009. Elle n'est pas vraiment extrême puisqu'elle propose une zone composée de petits sauts et ensuite c'est une prairie.
Voici une photo de mon passage dans la SP3 en 2009 :
La spéciale 1 des Sarrais est une très belle banderolée tracée dans une belle prairie, ce qui donnera un bel avantage aux spécialistes comme Manu Albepart.
La spéciale 2 elle est variée et devrait être plaisante à rouler.
mercredi 11 juillet 2012
ARTICLE LA DEPECHE DU MIDI
Voici l'article publié hier par la Dépêche du midi reprenant les grandes lignes de ma newsletter consacrée à mes 2 précédentes courses.
Toujours sympa de voir que je suis supporté, alors merci encore au correspondant local de LaDépêche du midi !
mardi 10 juillet 2012
ON THE ROAD AGAIN...
Et c'est parti direction Chabreloche pour la 3ème épreuve du France. La caravane est au cul du Vito, dans 4 ou 5 heures je pourrai m'installer et commencer les reconnaissances.
vendredi 6 juillet 2012
lundi 2 juillet 2012
dimanche 1 juillet 2012
C.R. DU FRANCE A AIGLUN ET RAND'AUVERGNE : J’AI ROULE SUR LA LUNE… RETOUR SUR TERRE DIFFICILE !
Alors là vous vous dites
« Qu’est-ce qu’il nous raconte ? Il est tombé sur la
tête ou quoi ? »
Place aux explications : Mardi 12 juin, 7h56, 5-4-3-2-1- décollage ! Non pas de Cap Canaveral ou Kourou mais de mon Aveyron natal, direction Dignes les bains à bord de ma fusée (comprenez mon fidèle Vito avec la caravane aux fesses) pour la deuxième manche du championnat de France. Le voyage est long mais en fin de journée j’atteins le parc coureurs où je m’arrime au campement de Soyouz déjà présents. Parmi ces aventuriers des temps modernes se trouvent notamment Xavier De Soultrait, Paul Poyeton, Antonio Dieu ou Mathias Bellino. Bel équipage…
Le lendemain nous attaquons les reconnaissances. Le soleil est au rendez-vous, ce qui ici impliquera irrémédiablement la présence de poussière sous une chaleur caniculaire. Nous sommes en milieu hostile !
Il suffit cependant de lever les yeux des futures trajectoires que nous étudions durant des heures pour nous apercevoir que la région est sublime, majestueuse. Le cadre des spéciales est grandiose. Il conjugue passages en sous-bois, sur des prairies à l’herbe rase mais aussi et surtout dessine des arabesques dans des canyons arides et désertiques. La terre y est noire, légère comme de la poudre, ce qui nous ferait presque croire que nous sommes sur la lune. Nous y voilà !
D’un point de vue pilotage les tracés sont relativement étriqués, donc avec ma 450 il me sera assez difficile de tenir un gros rythme tout en m'économisant. Il me faudra être dynamique pour slalomer efficacement.
Samedi matin, 9h03, je suis sur le pas de tir (en autres termes le podium de départ…). Je ne suis pas fébrile, je connais ma mission : Aller chercher de gros points. Les deux premiers chronos sont positifs puisque j’y réalise les 5ème et 4ème temps de la catégorie junior. Mais les écarts sont réduits et ça avionne donc je n’ai pas le droit de baisser le rythme, d’autant que Bérenger Carrier profite d’une erreur de ma part en fin de premier tour pour me doubler au provisoire. Les heures passent et le soleil est de plus en plus présent. La chaleur est assommante et la liaison loin d’être une ballade rafraîchissante. Nous ne prenons pas beaucoup de vitesse donc ça chauffe sous le casque.
Dans le deuxième tour je fais le job en sortant des temps « honnêtes » (7ème, 5ème, 4ème) qui me permettent encore de jouer la 4ème place du jour. Il faut dire que le trio de tête est ultra rapide ; Mathias Bellino le leader réalisant lui des temps que je qualifierais d’extraterrestres puisqu’il est proche du scratch toutes catégories !
Ceci ne pourrait être qu’anecdotique mais dans les conditions climatiques extrêmes que nous subissons tous je pompe énormément sur mon Camelbak, tant et si bien qu’en cours de deuxième tour je dois refaire le plein.
Merci à toutes les personnes qui me suivent, m'encouragent et me donnent envie et moyens d'aller encore plus loin.
Place aux explications : Mardi 12 juin, 7h56, 5-4-3-2-1- décollage ! Non pas de Cap Canaveral ou Kourou mais de mon Aveyron natal, direction Dignes les bains à bord de ma fusée (comprenez mon fidèle Vito avec la caravane aux fesses) pour la deuxième manche du championnat de France. Le voyage est long mais en fin de journée j’atteins le parc coureurs où je m’arrime au campement de Soyouz déjà présents. Parmi ces aventuriers des temps modernes se trouvent notamment Xavier De Soultrait, Paul Poyeton, Antonio Dieu ou Mathias Bellino. Bel équipage…
Le lendemain nous attaquons les reconnaissances. Le soleil est au rendez-vous, ce qui ici impliquera irrémédiablement la présence de poussière sous une chaleur caniculaire. Nous sommes en milieu hostile !
Il suffit cependant de lever les yeux des futures trajectoires que nous étudions durant des heures pour nous apercevoir que la région est sublime, majestueuse. Le cadre des spéciales est grandiose. Il conjugue passages en sous-bois, sur des prairies à l’herbe rase mais aussi et surtout dessine des arabesques dans des canyons arides et désertiques. La terre y est noire, légère comme de la poudre, ce qui nous ferait presque croire que nous sommes sur la lune. Nous y voilà !
D’un point de vue pilotage les tracés sont relativement étriqués, donc avec ma 450 il me sera assez difficile de tenir un gros rythme tout en m'économisant. Il me faudra être dynamique pour slalomer efficacement.
Samedi matin, 9h03, je suis sur le pas de tir (en autres termes le podium de départ…). Je ne suis pas fébrile, je connais ma mission : Aller chercher de gros points. Les deux premiers chronos sont positifs puisque j’y réalise les 5ème et 4ème temps de la catégorie junior. Mais les écarts sont réduits et ça avionne donc je n’ai pas le droit de baisser le rythme, d’autant que Bérenger Carrier profite d’une erreur de ma part en fin de premier tour pour me doubler au provisoire. Les heures passent et le soleil est de plus en plus présent. La chaleur est assommante et la liaison loin d’être une ballade rafraîchissante. Nous ne prenons pas beaucoup de vitesse donc ça chauffe sous le casque.
Dans le deuxième tour je fais le job en sortant des temps « honnêtes » (7ème, 5ème, 4ème) qui me permettent encore de jouer la 4ème place du jour. Il faut dire que le trio de tête est ultra rapide ; Mathias Bellino le leader réalisant lui des temps que je qualifierais d’extraterrestres puisqu’il est proche du scratch toutes catégories !
Ceci ne pourrait être qu’anecdotique mais dans les conditions climatiques extrêmes que nous subissons tous je pompe énormément sur mon Camelbak, tant et si bien qu’en cours de deuxième tour je dois refaire le plein.
Mauvaise surprise, alors que mon
assistance habituelle n’est pas à mes cotés, je m’aperçois que je n’ai plus de
« Propergol » en réserve (ma boisson énergétique). Je suis donc
obligé de remplir mon Camelbak avec de l’eau. Effet quasi immédiat, mon corps
me fait comprendre qu’il ne supporte pas ce changement de régime ; J’ai d’abominables crampes d’estomac et dois même m’arrêter
en liaison pour vomir. Inutile de vous dire que dans ces conditions la
chasse au chrono s’avère difficile. Je suis plutôt en
mode survie...
Je puise au plus profond de moi
pour tenir jusqu’au bout. Je m’économise en liaison, quitte à arriver avec
moins de marge aux contrôles horaires et réussis à limiter les dégâts en
spéciales puisqu’avec les 7ème, 8ème et 8ème
temps je décroche la 5ème place finale de
la journée.
Comme aurait pu le dire Neil
Armstrong en son temps, « un petit pas pour
l’homme, un grand pas pour le championnat » !
Une fois la moto remise au parc je
mets le paquet sur l’hydratation et mange consciencieusement pour faire le
plein de sucres lents, car la journée du lendemain s’annonce tout aussi
éprouvante.
Dimanche matin, je n’ai pas encore posé
les fesses sur ma moto que le sort s’acharne sur moi. Des aliens (je me modère)
ont profité de la nuit pour voler mes deux tentes paddocks. J’enrage !
Cela me met de très mauvaise humeur. Reste à transformer cette colère en
élément positif pour faire tomber les chronos, faute de pouvoir faire tomber
les coupables.
Cette fois, pas question de
manquer de munitions donc j’ai préparé une grosse quantité de boisson
énergétique, de quoi tenir un siège. Compte tenu des carences de la veille dès
le départ je bois très fréquemment, ce qui me permet de ne pas subir de coup de
mou durant la course. Un point positif d’autant que faute de tente paddock je
dois passer la journée en plein cagnard, sous des abris de fortune.
Coté sportif je suis
bien, voire très bien.
J’ai de bonnes sensations et réussis à être régulier tout au long du parcours.
Mes résultats oscillent entre la 3ème et la 6ème
position. Je décroche mon meilleur chrono dans l’ultime spéciale, la spéciale
extrême qui est très technique ce qui prouve que j’ai la caisse.
De retour à la base je constate
avec plaisir que j’obtiens la 4ème place au
cumul de la journée. Mes efforts ont payé, mission accomplie !
Alors certes je ne suis toujours pas monté sur le podium mais je me rapproche
des étoiles, et d’ici la fin de saison les éléments finiront bien par m’être
favorables.
Cela est d’autant plus vrai que je
bénéficie de l’abandon de Romain Boucardey pour recoller
au classement provisoire du championnat, 4ème à trois points du
podium. Tout est possible, je veux le podium final et je l’aurai, alors
vivement la prochaine épreuve !
Dès la course terminée, ayant
toujours en travers de la gorge de m’être fait voler mes tentes, je remballe
tout avec l’aide de mes potes et de mon assistance d’un week-end (merci les
amis pour le dépannage). Bon, j’aurai tout de même passé une semaine agréable
car entre pilotes nous nous sommes entraidés, que ce soit pour les déplacements
ou la popote et nous avons partagé de franches rigolades. C’est aussi ça
l’enduro.
Je reprends les commandes de ma
fusée direction la planète enduro suivante, en l’occurrence Ambert pour la Rand’Auvergne qui se dispute le week-end suivant.
Avec dix
spéciales à reconnaître je n’ai pas de temps à perdre, d’autant que je
dois aussi reconditionner ma moto par mes propres moyens puisque je ne passerai
pas par l’atelier de Yamaha Les 2 roues.
La bonne nouvelle de ce début de
semaine est que Pascal Gimeno, boss de PAG-COM met
généreusement à ma disposition une tente paddock pour finir la saison.
Ca me fait chaud au cœur et me dépanne vraiment beaucoup, je lui en suis donc
très reconnaissant.
Le spéciales sont
ma-gni-fi-ques : Longues voire très longues comme on en voit peu, variées,
tracées dans un cadre idyllique c’est vraiment du premier choix. Nous pilotes français avons tellement l’habitude
d’organisations bien rôdées et de parcours de qualité que nous finissons par
oublier que nous sommes gâtés.
Par contre fini le décor lunaire,
dans le Livradois Forez je suis bien de retour sur terre ou plutôt en forêt car
une grande partie du décor est composée de résineux. Cette épreuve est le
terrain favori des spécialistes des tracés en herbe comme Manu Albepart ou
autres enduristes pur jus. J’ai donc mon mot à dire.
Je kicke très tôt samedi matin, petit numéro et nombre important de
concurrents oblige. Dans le premier chrono l’herbe n’est pas encore sèche et
comme il n’y a pas d’appui les risques de glissade sont grands. Je roule donc
plutôt prudemment, ce qui ne veut pas dire que je joue les touristes pour
autant. 9ème temps, je reste au
contact.
Le forézien étant
semble-t-il taquin, nous découvrons au cours de la liaison une spéciale
surprise, qui comme
son nom l’indique était secrète donc non reconnue. Tous les pilotes sont logés
à la même enseigne et je me sors très bien de cet exercice. Je sors un beau 5ème temps devant des cadors comme Sylvain
Lebrun. Je reste sur cette dynamique dans la spéciale de Marat ou je m’adjuge à
nouveau le 5ème chrono en prenant du
plaisir à rouler. C’est bon ça…
Je suis gonflé à bloc mais
soudain, alors que je n’ai même pas encore atteint le CH2, ma moto s’arrête. Je comprends vite que c’est grave. Houston ne répond plus…
Mon assistance me rejoint, nous
commençons par démonter l’embrayage, ce n’est pas ça. La mort dans l’âme, après
avoir cherché en vain la cause du problème je suis obligé de charger la moto
dans le camion, retour à Ambert pour une opération à cœur ouvert du moteur.
Une fois ouvert, consternation. Le
ressort du tendeur de chaine de distribution a cassé, ce qui a détendu la
chaine et décalé la distribution. Devant le risque que soupape et piston se
soient rencontrés je jette l’éponge, fin de chantier. Dur retour sur terre… L’idée qu’une pièce à deux euros ait stoppé ma course me
mine mais ça fait partie des aléas des sports mécaniques et il faut
l’accepter.
Que retenir de cette
mésaventure ? Tout d’abord que je suis dans le coup et que j’avais les
cartes en mains pour finir dans le top 5, et cela me convainc que j'ai ma place
parmi les tops pilotes français alors je positive et repars à l’attaque !
Merci à toutes les personnes qui me suivent, m'encouragent et me donnent envie et moyens d'aller encore plus loin.
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