Dans la dernière newsletter je tirais le bilan de ma saison 2010 et évoquais mes perspectives pour la saison 2011. L’hiver venant de s’achever, le premier grand prix ayant lieu ce week-end, le moment est venu pour moi de faire le point sur l’inter saison, ma préparation hivernale et de voir comment j’aborde les premières échéances.
Cette intersaison aura d’abord été marquée par un changement de taille, mon départ de l’écurie Sherco dans laquelle j’ai passé deux belles années. Après avoir décidé de quitter l’équipe Sherco, ma volonté était au départ de rouler à nouveau en pur privé comme à mes débuts. Cela donne une grande liberté d’action certes mais cela implique aussi de nombreuses contraintes : Trouver un budget, organiser ses déplacements, sa communication, préparer sa moto soi-même, etc... Puis, au cours de mes recherches de nouveaux partenaires, grâce à mon ami Jack, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le Team Freenduro, équipe avec laquelle j’avais roulé en 2008 et remporté le titre de champion de France. J’espère que le résultat de cette collaboration sera aussi bon en 2011 !!! J’aurai deux coéquipiers que je connais très bien et que j’apprécie : Romain Duchêne et Yannick Labat. Je porterai les couleurs de Fuerty Racing (O’Neal, Blur, Zap Technix), principal partenaire du team et celles des entreprises qui nous donnent les moyens de nos ambitions.
Mon intégration au Team Freenduro a le grand avantage de me permettre de conserver mes partenaires personnels, chose qui me tient vraiment à cœur car j’ai toujours souhaité privilégier des relations sur la durée avec les marques et entreprises qui m’accompagnent dans ma progression. Plusieurs entreprises locales m’ont d’ailleurs rejoint pendant l’intersaison et j’en suis très heureux, cela me donne confiance pour la suite.
En roulant pour le Team Freenduro j’avais le choix de ma monture et j’ai choisi une 250 Yamaha YZF, un modèle cross donc, que HMC m’a préparé et homologué. Cette moto correspond totalement à ce que je recherchais en termes de comportement et de performances. Performances qui ont été améliorées grâce à l’apport de pièces fournies par Fuerty Racing, Bihr, France Equipement, de protections faites sur mesure par Méca’System, d’une ligne d’échappement complète Léo Vince et des suspensions optimisées par 4.42. Et pour le look Seckence a réalisé une superbe déco qui attirera les regards, j’en suis certain.
Venons-en à la préparation : Pour mettre toutes les chances de mon coté j’ai conservé un pied-à-terre à Nîmes, ce qui m’a permis d’une part de profiter de conditions climatiques plus favorables mais aussi et surtout de rouler avec des pilotes de très haut niveau sur des terrains très variés. L’émulation est indispensable pour chercher la limite, la repousser et ainsi progresser encore. Début janvier, après une courte pause pendant les fêtes de fin d’année, j’ai reçu ma nouvelle moto. C’est donc à ce moment que ma préparation a vraiment commencé.
Durant la période de prise en mains de ma nouvelle monture je suis allé rouler en Corrèze, dans le gras, ce qui m’a aidé à « sentir » son comportement et voir les points à améliorer pour la rendre la plus efficace possible. J’ai aussi roulé avec mes amis les « sangliers de Conques » qui m’avaient préparé un circuit aux petits oignons.
En parallèle j’ai repris l’entrainement physique sur des bases connues puisque c’est toujours Claude Rachas qui réalise mon programme, veille à ce que je le suive et vérifie ma progression pour arriver prêt le jour J. Cette préparation m’a réussi les années précédentes et j’ai confiance en Claude donc je n’ai aucune raison de remettre en cause une mécanique bien huilée.
Fin janvier c’est chez mon ami Paul Poyeton que je suis allé m’entrainer en alternant motocross, technique dans les pierriers et spéciales plus typiques de l’enduro. J’ai juste dû interrompre une semaine cette grosse période de préparation pour me faire opérer des dents de sagesse, ce qui était programmé.
J’ai ensuite retrouvé les frères Metge pour rouler ensemble en motocross, sur des banderolées, dans la rocaille, bref un beau mix de ce qu’on peut rencontrer sur une saison. Je n’étais pas avec des manchots puisqu’il y avait dans la bande des pilotes comme Nicolas Deparrois, Rodrig Thain (champions du monde par équipe), Jeff Goblet, Adrien et Mickael Metge, Elie Vecchi, etc... C'est bon pour s’étalonner et progresser.
Le premier tournant de mon intersaison s’est produit mi février, lors du week-end de présentation des pilotes Fuerty Racing sur le circuit de motocross de Quinssaines. Tout avait bien commencé puisque j’étrennais pour la première fois l’équipement que je porterai tout au long de la saison et je retrouvais l’ensemble des autres pilotes de motocross sous contrat Fuerty Racing comme Mickael Musquin, Christophe Barthes ou Nikolas Mietton. Le circuit étant superbe je m'en donnais à cœur joie en enchainant les tours jusqu'au moment où je tombais violemment à la réception d'un saut : Avec mon pote Arnaud Devisy nous roulions côte à côte quand il a dévia légèrement de sa trajectoire, m'obligeant à poser ma roue avant sur sa roue arrière. La chute fut violente, j'étais KO. Je me relevais finalement avec une clavicule douloureuse et du matériel abîmé. Bref je n'avais pas fait dans la demi-mesure... Dur épilogue d’un beau week-end durant lequel l'ambiance était excellente entre pilotes et staff.
Après examens il s’avéra qu’une côte flottante avait été touchée en plus de l’épaule, ce qui m’obligeait à respecter deux semaines de repos. Cela marquait un arrêt dans mon évolution, m’obligeant par ailleurs à annuler ma participation à The Race, course très très éprouvante physiquement.
Deux semaines plus tard, fin février, et malgré la blessure encore toute fraîche je décidais de m'aligner à l'Enduro Del Païs d'Usercha qui se déroulait à Masseret en Corrèze, pour remettre en jeu ma victoire de l’an dernier. Cette épreuve marquant l'ouverture des championnats de ligue Midi Pyrénées, Aquitaine, Limousin et Centre. La course se déroulait sur un terrain très gras, les pluies continues de l’hiver ayant rendu la région déjà verdoyante habituellement très boueuse ; Un sacré cloaque. Mon gros numéro n’arrangeait pas les choses mais rouler dans ces conditions ne me faisait pas peur. Dès le premier passage dans la première spéciale je m’apercevais qu’il faudrait calmer mes ardeurs et faire de belles traces pour aller chercher l'herbe dans cet amas de boue. Malgré quelques attardés et une erreur en toute fin de spéciale (tête-à-queue) je réalisais un bon temps. Je profitais du parcours pour peaufiner les réglages de ma moto, ce qui était aussi le but de cette épreuve. De façon générale j’étais pleinement satisfait de ma moto, me sentant très à l’aise à son guidon, prêt à l’attaque ! Tout se déroulait bien et mon épaule ne me faisait pas trop souffrir. Les côtes non plus donc j’avais la banane ! La condition physique étant là je roulais sans me poser de question, sans retenue, et je sortais des spéciales en étant frais et en sachant ou j'avais posé mes roues.
Mais il ne faut parfois qu’un bref moment de relâchement mêlé de malchance pour que tout bascule. Cela se vérifiait dans le passage chrono de la spéciale en ligne où en voulant poser mes roues sur une trajectoire plus propre je me déportais vers une souche qui m’attendait là, solide, pour me renvoyer vers... De magnifiques sapins qui me stoppaient net. Course terminée. Corrèze 1, Doop 0…
Sur le coup j'avoue avoir eu peur d’avoir été touché au même endroit que lors de ma dernière chute mais c’est finalement la rotule du genou droit qui ramassait sur ce coup. En entendant le bruit du choc les spectateurs ont cru que je m'étais cassé la jambe mais plus de peur que de mal, la bête est coriace ! J’étais certes déçu mais surtout très inquiet, le premier diagnostic du médecin présent sur place m’annonçant une probable fracture du genou.
Après des examens approfondis le diagnostic tomba : La rotule n'avait rien à part un gros hématome. J’avais en prime une déchirure musculaire du "couturier" au niveau de l'aine, blessure plus embêtante car prenant plus de temps à se résorber. Je devais à nouveau observer une période de repos, de trois semaines minimum celle-ci. Je faisais contre mauvaise fortune bon cœur car cela aurait pu être bien pire.
Je n’avais pas de course majeure prévue à mon planning en mars donc cette période de repos obligée, même si elle venait contrarier à nouveau ma préparation, ne remettait pas en cause les résultats directs des championnats dans lesquels je serai engagé.
Mi-mars, après avoir respecté scrupuleusement les indications des médecins et spécialistes qui m’avaient examiné, je reprenais doucement la moto à l’occasion du shooting photo organisé par Jack pour la présentation du Team Freenduro aux médias. Ce week-end avec mes coéquipiers et le staff du team m’a fait un bien fou car je commençais à trouver le temps très long, trépignant d’impatience en pensant que mes adversaires eux devaient s’entrainer. L’ambiance au sein du team était comme d’habitude excellente mais de mon coté je profitais de ce moment pour retrouver quelques sensations et tester tranquillement mon corps ; J’avais encore des douleurs à l’aine mais j’étais rassuré quant à mon genou qui ne me faisait plus souffrir du tout. Un bon point.
Après une semaine de repos supplémentaire que je consacrais en partie à donner un stage de pilotage, les médecins m’ont donné le top pour reprendre la moto. La semaine dernière j’ai donc recommencé à vider des pleins sur un circuit de motocross de la région avec pour objectif de retrouver des sensations et faire le point sur la situation. Bilan : Je n'ai pas eu de douleurs au genou et à l'aine, niveau vitesse ça va. Par contre j'ai perdu la « caisse », ce qui me mine après tout le boulot que j'ai fait cet hiver.
Ce week-end je me suis aligné sur une petite course locale d’endurance afin d’accumuler du roulage en vue de la première grande échéance de l’année qui arrive, trop tôt compte tenu de la situation, le week-end prochain. Je sais que je manquerai de roulage et de condition physique mais je vais faire tout mon possible pour compenser cette préparation hivernale rendue chaotique par la faute de ces blessures à répétition.
Cette première échéance, parlons-en : Il s’agit ni plus ni moins que du Grand Prix d’Espagne, ouverture du championnat du monde d’enduro 2011. Je m’alignerai en catégorie junior, et même si je sais que je serais trop juste pour jouer les premières places j’essaierai d’en ramener des points, engranger du temps de roulage et faire honneur aux partenaires et personnes qui me soutiennent.
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