samedi 1 novembre 2008

COMPTE-RENDU DU CHAMPIONNAT DE FRANCE A FORGES LES EAUX


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Après la belle opération réalisée à Brioude, j’arrive à Forges les eaux en leader du championnat mais avec cinquante points encore à distribuer je n’ai pas droit à l’erreur. Je suis hyper motivé, prêt à entrer dans la bataille et à NE PAS CEDER SOUS LA PRESSION.
Afin de mettre toutes les chances de mon coté, j’arrive sur place dès le jeudi pour reconnaître en détail les trois spéciales programmées, régler ma moto au mieux en fonction des conditions météo et altimétriques, et enfin FAIRE LES MEILLEURS CHOIX de pneus.
Sans surprise, à cette période de l’année en Normandie le terrain est gras, mais malgré tout praticable. Restera à éviter les bourbiers qui ne manqueront pas de se former en liaison et donc des bouchons. LE PARCOURS N’EST PAS ANNONCE TRES SELECTIF mais… Je sais que si la pluie venait à tomber cela pourrait se compliquer.
Les TROIS CHRONOS sont composés :
- D’une spéciale extrême d’un peu plus de cinq minutes qui n’en a que le nom avec une partie tracée dans une carrière au sol crayeux très dur mais avec une pellicule ultra glissante en surface et une partie dans une prairie bien grasse.
- D’une spéciale typée cross qui utilise en grande partie le célèbre circuit de motocross de Gaillefontaine sur lequel mon passé de crossman me sera des plus utiles.
- D’une grande banderolée tracée dans une prairie, un chaume adjacent et le flanc de la colline qui les borde. Cette partie pouvant être piégeuse car le dénivelé important ne pardonnera pas l’erreur si le terrain devient plus gras.

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Après une NUIT RELATIVEMENT AGITEE, le soleil brille, je suis en forme, le moment tant attendu est là, enfin. L’horloge égrène les secondes 5, 4, 3, 2, 1… Je m’élance, c’est comme une libération.
En ce SAMEDI, la tactique du jour est simple : La victoire n’est pas impérative, il me faut juste assurer pour arriver tout en perdant le moins de points possible sur mon seul adversaire pour le titre. En clair, il faut gérer mon avance.

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Dès les premiers kilomètres je vois que sauf problème mécanique, LA DIFFERENCE NE SE FERA PAS EN LIAISON. D’ailleurs avec les deux pilotes partis dans ma minute nous roulons ensemble en permanence.
Arrivé à la première spéciale, la brume matinale recouvre les points hauts. J’ai du mal à avoir un bon feeling sur la partie tracée dans la craie, ça glisse énormément, je tombe même sans gravité et donc je roule « en dedans » jusqu’à la fin. Ca se vérifie au chrono puisque je lâche huit secondes à mon rival mais sors quand même le deuxième chrono de ma catégorie et un douzième temps scratch. J’ai assez d’avance en terme de points pour ROULER SEREINEMENT.
Au premier CH, j’arrive avec une avance presque trop grande, j’ai peur de me refroidir à attendre. Cela a quand même l’avantage de laisser le temps à mon assistance de vérifier l’état de la moto attentivement : Rien à signaler, je repars pour la spéciale cross située juste après.
Je retrouve rapidement mes automatisme du cross, roule à un rythme soutenu avant d’assurer dans la partie finale banderolée. L’écran s’affiche et me crédite du deuxième temps, à huit dixièmes de mon rival : JE SUIS MON TABLEAU DE MARCHE.
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Je repars en liaison, toujours pas de difficulté majeure mais il faut se méfier des passages à gué où l’on peut anéantir ses chances en un instant. Cela se vérifie pour une féminine que je retrouve avec de l’eau jusqu’aux hanches. Fin du premier tour, la grande spéciale banderolée nous attend. Personne ne veut partir le premier donc je me lance. Tout se passe bien jusqu’à la partie en dévers très glissante où alors que j’aborde une grande cote en aveugle, un vétéran se tanke et obstrue le passage. JE SUIS BLOQUE et obligé de redescendre à contresens pour reprendre mon élan. Dans la manœuvre et l’énervement JE ME FAIS MAL AU GENOU en effectuant un pivot. Bilan de l’opération, je perds quarante deux secondes sur mon rival, passe troisième au provisoire de la journée et ne suis pas sûr d’aller au bout avec mon genou qui me fait souffrir.
Heureusement au CH mon assistance peut me soigner avec un anti-douleur qui atténue la souffrance. Dorénavant JE ROULE AU MORAL, il est hors de question de lâcher l’affaire !
Deuxième tour et retour à la spéciale extrême. Sur les conseils de mon assistance qui m’a déjà prévenu que le brouillard y rend la visibilité très faible, je roule avec un écran teinté très efficace. J’ai à cœur de remettre les pendules à l’heure, d’autant que le terrain a un peu séché ce qui me favorise. Le chrono me rassure, je sors deuxième avec un temps quasi identique à celui de mon adversaire et JE RECOLLE AU PROVISOIRE.

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Dans la spéciale de Gaillefontaine, sur le terrain de cross, je réalise le scratch de ma catégorie et reprend par la même occasion la deuxième place au provisoire. C’est BON POUR LE MORAL car j’ai souffert dans les grands sauts du circuit mais j’ai serré les dents. Cela prouve que je peux aller au bout physiquement et scorer même diminué.
Au moment d’aborder l’ultime spéciale du jour, celle où j’avais perdu beaucoup de temps au premier tour, on nous annonce que la partie en dévers a été supprimée car elle était devenue trop difficile. Cela me rassure d’autant que cela raccourcira d’environ une minute trente ma souffrance sur la moto. Je pars le couteau en les dents car les appuis se sont formés et donc cela limite les risques de chutes.
Mais je dois vite composer avec les vétérans qui font office de chicane mobile et me retardent. Je sors globalement satisfait de moi avec le deuxième temps de ma catégorie. En attendant les résultats je constate que ma bavette arrière a cédé sous le poids de la boue et que mon feu arrière ne tient plus que par les fils électriques. J’effectue une réparation expresse en scotchant l’ensemble car il ne faudrait pas qu’un court-circuit me stoppe en liaison.
Je relie finalement l’arrivée sans encombre, mon assistance change entièrement mon garde-boue et inspecte attentivement ma moto tandis que je change mon pneu arrière.
BILAN DE LA JOURNEE POSITIF en terme de points puisque avec une deuxième place je ne perds que cinq points et surtout cela me laisse la possibilité d’être titré en faisant la quatrième place demain. Par contre physiquement je suis diminué et inquiet de savoir quel sera l’état de mon genou le lendemain.
En ce DIMANCHE matin, je constate que mon genou est toujours gonflé et douloureux mais qu’il ne m’empêchera pas de rouler. Bien strappé et sous anti-douleur, cela va le faire. Question météo, le froid est toujours là mais il ne pleut pas et cela devrait tenir jusqu’au soir. Je sais dorénavant à quoi m’attendre sur le parcours donc je vais pouvoir gérer mon effort au mieux.
Dès les premiers kilomètres de liaison, JE SOUFFRE mais au fond de moi je suis prêt pour ça. J’aborde d’ailleurs la spéciale extrême avec une envie décuplée par la souffrance, et après avoir roulé proprement je finis avec une belle récompense, le scratch de ma catégorie et en plus avec une grosse différence. Je marque les esprits d’entrée de jeu.
Dans le deuxième chrono, sur le terrain de Gaillefontaine rebelote, SCRATCH alors que mon adversaire principal lui se loupe. JE SUIS DE PLUS EN PLUS CONFIANT pour la suite même si je sais que rien n’est acquis avant la ligne d’arrivée.

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JE M’APPLIQUE EN LIAISON pour rester concentré et ne pas gamberger. J’écoute chaque bruit de ma moto, les minutes défilent lentement tout comme les kilomètres, puis nous arrivons dans la longue spéciale qui est de plus en plus marquée par les passages mais le sol est de plus en plus sec donc ça tracte et c’est encore plus plaisant à rouler. Je finis deuxième à nouveau, à seulement quatre dixièmes du scratch donc tout va bien. Mais je n’affiche pas pour autant un grand sourire, je suis toujours UN PEU CRISPE par l’enjeu.
Au terme du premier tour, mon assistance qui est sans doute plus stressée que moi, d’ailleurs ils ne cessent de me rappeller d’assurer un maximum et c’est reparti pour l’ultime boucle.
Ca s’annonce de la meilleure des façons car je fais le scratch avec trois secondes de mieux que les autres concurrents sans avoir particulièrement forcé. En liaison J’ECONOMISE MA MACHINE en choisissant les traces les plus sûres tout en sachant que chaque minute qui passe ma rapproche du titre. Cap sur la spéciale cross dans laquelle une fois de plus je m’élance le premier. Je sais dès la sortie que j’ai fait un bon temps et cela se vérifie sur le tableau d’affichage avec un nouveau scratch malgré LA DOULEUR qui ne me lâche pas depuis ce matin. J’ai intégré ça dans ma façon de rouler et continue en essayant d’oublier. Pas de problème majeur dans la liaison qui m’amène à l’ultime spéciale, j’ai tant envie d’en découvre que j’y entre sans plus attendre. Je roule bien jusqu’au moment où, dans la dernière partie du tracé je perds l’avant bêtement. Je tombe et glisse sans me faire mal. Je repars mais perds quelques secondes dans la manœuvre, au final je perds six secondes sur mon adversaire le plus sérieux.
Cela s’avère donc sans conséquence sur le résultat du jour, mon assistance me confirme que je suis premier de la journée. Il ne me suffit donc que de REJOINDRE L’ARRIVEE POUR ETRE TITRE, un poids de plus s’envole pour moi. Malgré les recommandations de mon assistance qui me presse à repartir, j’attends mon coéquipier du Team Freenduro Romain Duchêne pour rentrer sur Forges les eaux et partager avec lui ces ultimes moments de course.
J’écoute toujours attentivement tous les bruits venant de MA MOTO mais une fois de plus celle-ci fera preuve d’une FIABILITE SANS FAILLE.
J’arrive finalement à Forges les eaux où un comité d’accueil m’attend pour fêter ce moment tant attendu. Je n’y crois pas, je l’ai fait, JE SUIS CHAMPION DE FRANCE. J’en profite pour faire un burn, fou de joie que je suis et profiter de cet instant unique.

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C’est entouré de ma famille et de tous mes amis, dont mes copains de classe qui ont traversé la France pour venir me supporter, que JE FETE CE TITRE auquel je ne croyais plus après Villebret mais je n’ai jamais lâché le morceau et cela a finalement payé.
S’ensuit la grande soirée de remise des prix qui a lieu au Casino de Forges les eaux pendant laquelle je commence à réaliser ce que j’ai fait cette saison.
Je monte sur la plus haute marche du podium et c’est L’OCCASION POUR MOI DE FELICITER Eric Da Silva et surtout Xavier De Soultrait qui ont été tout au long de la saison des adversaires coriaces mais très fair-play.
Cette fin de saison est l’occasion de remercier particulièrement MES PARENTS qui m’accompagnent sur toutes les courses, me poussent, m’encouragent et m’aident sans faille depuis mes débuts à moto il y a quinze ans maintenant. Ce titre est aussi la récompense de leurs efforts et j’espère leur donner encore beaucoup de moments de joie par le biais de l’enduro dans les années qui viennent.
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Je remercie aussi TOUTES LES PERSONNES QUI de près ou de loin M’ENCOURAGENT quelque soient les résultats et sans compter les kilomètres à faire pour venir me voir rouler.
Enfin je remercie MES PARTENAIRES qui ont cru en moi cette année et avec lesquels j’ai noué des relations qui vont bien souvent au-delà d’un simple partenariat.
Et s’il fallait une cerise sur le gâteau de cette saison 2008, la Fédération Française de Motocyclisme vient de m’intégrer au COLLECTIF ESPOIRS ENDURO FFM 2009, ce qui veut dire que je bénéficierai d’une aide technique supplémentaire afin de passer un nouveau palier l’an prochain. Cela qui m’amènera aussi à participer au championnat d’Europe.
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Félicitations Romain!!!
Jsuis très fière de toi et je n'imagine pas la joie de tes parents et de tes frères!!!

Je t'embrasse et passe le bonjour à toute la famille Barberger.

PS : si tu viens faire l'enduro du Touquet, dis-le nous et on viendra te supporter avec ferveur!