vendredi 29 octobre 2010

BILAN DE LA SAISON 2010, PERSPECTIVES POUR LA SAISON 2011

Le rideau est tombé sur la saison 2010 et après quelques semaines off le moment est venu pour moi de faire le bilan, à froid. C’est aussi l’occasion de me projeter vers 2011 et d’évoquer les objectifs que je me suis fixé.
Revenons tout d’abord sur l’année 2010 pour laquelle je fondais de gros espoirs, étant dans une phase de progression ininterrompue depuis mes débuts en enduro. L’accomplissement le plus important jusqu’alors ayant été le titre de champion de France national E2 en 2008 suivi d’un passage en catégorie élite l’an dernier. Mes ambitions étaient donc importantes puisque je visais ni plus ni moins que le podium du championnat de France junior mais aussi le top cinq et la victoire en catégorie junior sur toutes les épreuves de masse. Mais cette saison ne fut pas un long fleuve tranquille…

Pour analyser le déroulement de ma saison il faut la séparer en deux parties bien distinctes dont le moment charnière correspond à la blessure que j’ai contractée lors de la manche du championnat de France courue à Scäer.

L’hiver avait été studieux puisque j’avais enchainé stages avec le collectif espoir mais aussi avec mes coéquipiers de la Sherco Academy. J’y avais parfait mon pilotage et bien pris en main ma nouvelle moto. J’avais de bonnes sensations et le sentiment d’avoir franchi une nouvelle marche. Physiquement j’avais encore peaufiné mon programme donc tous les voyants étaient au vert.
D’ailleurs je m’étais engagé sur l’ouverture du championnat de ligue Midi Pyrénées pour me jauger et j’avais gagné la course. Le but n’était pas le résultat mais cela confirmait la qualité du travail accompli.

Pour l’ouverture du championnat de France à Champagne Mouton j’étais un peu tendu donc je n’ai pas roulé totalement libéré. Cela m’a laissé au pied du podium avec une certaine frustration mais tout était réuni pour que les manches suivantes soient plus prolifiques.
J’ai ensuite enchainé avec la première classique de l’année, la Grappe de Cyrano qui comme toujours ou presque s’est courue sous un déluge. Le pilotage dans la boue n’est pas spécialement mon point fort mais on ne choisit pas. Cela ne m’a pas empêché de remporter la victoire chez les juniors et une honorable 14ème place scratch.
N’ayant pas le budget suffisant pour faire la tournée Espagne / Portugal je n’ai couru que le Grand Prix du Portugal qui était digne d’une épreuve de ce niveau avec un parcours technique et usant. Partant du principe que je n’avais rien à perdre j’ai couru le couteau entre les dents ce qui s’est soldé par quelques chutes et la perte de quelques places au classement mais je n’ai aucun regret. Plus que les quatre points obtenus, je retenais de ce long déplacement l’expérience emmagasinée qui me servirait pour le reste de la saison.
Le week-end suivant le championnat de France reprenait ses droits à Issoire et avec une nouvelle 4ème place le samedi je commençais à me dire que le podium ne voulait pas de moi ! Mais le lendemain je trouvais le remède au passage à vide chronique que je subissais auparavant en milieu de journée et qui était dû à un manque de sucre. Le résultat ne se fit pas attendre, je décrochais la victoire et me rapprochais par la même occasion de la tête du classement.
Après un long mois sans course je retrouvais les banderoles pour le trèfle lozérien qui est une classique que j’attends chaque année avec impatience tant les paysages, l’ambiance et la compétition y sont extraordinaires. Au niveau sportif je pâtissais du long break avec un manque de rythme qui m’obligeait à batailler pour obtenir la 2ème place junior et la 15ème place scratch qui sur une épreuve avec tant de concurrence est tout à fait satisfaisante.

Avec la troisième manche du championnat de France qui se déroulait à Scäer arrive le tournant de ma saison. Je me blesse à l’épaule lors d’une chute qui, et c’est là le plus rageant, se produit non pas en course mais le vendredi lors des derniers tests, sur la spéciale d’entrainement.
Je vivais un véritable calvaire durant les deux jours de course pour sauver le maximum de points. Je faisais preuve de courage en allant au bout de la douleur et réussissais un « exploit » en scorant de belles 6ème et 5ème places.

Je ne le savais pas encore mais j’allais trainer cette blessure pendant de longues semaines, ne me permettant pas de m’entrainer comme je l’aurai souhaité. Ma saison était irrémédiablement gâchée dans cette mésaventure. Depuis mes débuts en enduro j’avais été relativement épargné par les blessures grâce à mon pilotage coulé ; Quant à moi, si je n’étais pas coulé, j’étais bien touché…

Les deux semaines de répit avant la Rand’Auvergne ne suffisaient pas, et c’est donc dans la douleur que je bouclais tant bien que mal la plus « enduro » des épreuves de masse avec à la clé la 2ème place junior, la 13ème place scratch et surtout la confirmation que je pouvais tenir deux jours de course à une semaine de l’avant dernière manche du championnat de France qui allait se courir à Langogne.

Hélas je n’allais pas avoir la chance de finir les deux journées de course, ma moto me lâchant dès la première spéciale du samedi. Le sort s’acharnait sur moi… Découvrant quasiment le terrain dimanche je partais avec un désavantage certain mais le parcours ayant été dur la veille j’avais plus de fraicheur physique. J’en profitais et montais sur le podium, prouvant que j’étais toujours là. Par contre au niveau du championnat je savais d’ores et déjà que le titre ne serait pas pour moi.

Le calendrier ne proposant pas de course durant l’été, c’est avec l’Aveyronnaise Classic que je faisais mon retour aux affaires en étrennant ma nouvelle monture, la 510 Sherco.
Si j’ai opté pour cette cylindrée en pleine saison c’est d’une part parce que j’avais pris du plaisir à son guidon la saison précédente mais aussi pour préparer la saison 2011. N’ayant plus d’espoir de titre je voulais m’étalonner avant de décider dans quelle catégorie élite sénior je m’alignerais en 2011, ayant atteint l’âge limite de 21 ans pour rouler en junior.
Durant l’Aveyronnaise Classic je prenais petit à petit mes marques et la mesure de ma moto, mes résultats étant logiquement meilleurs quand le tracé était rapide. Malgré un ennui mécanique en toute fin de course je ralliais l’arrivée à la 10ème place scratch et remportais la catégorie National. Sans être des débuts en fanfare, c’était très instructif.

Lors de la finale du championnat de France à Peyrat-le-château, après avoir réalisé une bonne prestation le samedi je déchantais le lendemain en devant à nouveau abandonner sur casse mécanique. Triste fin de championnat…

Mais je n’avais pas dit mon dernier mot et en guise de cerise sur le gâteau j’avais la chance de courir le Grand Prix de France, finale du championnat du monde, et chez les séniors en plus.
Les conditions climatiques furent cataclysmiques, des trombes d’eau s’abattant sur nous tout le week-end rendant la course très dure. Je m’en sortais très bien puisque le samedi je terminais 10ème, ce qui est une belle prestation. Mais une fois de plus la journée du dimanche tournait au vinaigre, le moteur de ma moto rendant l’âme tandis que je subissais le parcours suite à un choc. Nouvelle désillusion…

En bref, avec deux casses mécaniques sur dix jours de course et une blessure qui m’aura handicapé en milieu de saison, me faisant perdre la dynamique que j’avais au début de l’année, la 5ème place finale du championnat de France est logique car mes adversaires étaient d’un très bon niveau et les écarts entre nous souvent très faibles.
Je n’ai pas atteint l’objectif que je m’étais fixé à l’intersaison mais j’ai prouvé, à Issoire par exemple, que quand je suis en pleine possession de mes moyens avec une bonne moto je peux faire d’excellents résultats. Je n’ai jamais rendu les armes, allant puiser au fond de moi quand la douleur était intense, et ça je peux en être fier.
Lors des deux Grand Prix auxquels j’ai participé j’ai effectué de belles prestations et accumulé de l’expérience, ce qui est très important à ce niveau pour gérer sa course. Il me faut maintenant passer le palier qui existe entre un niveau national et international pour aller chercher de gros points, mais je pense en avoir les capacités si je continue ma progression.
Physiquement j’avais bien travaillé lors des stages avec le collectif espoir ce qui m’a beaucoup apporté. Claude Rachas mon préparateur physique m'a aussi beaucoup aidé et je lui en suis très reconnaissant. Hélas la longue période de repos que j’ai dû observer durant ma blessure a annihilé une bonne part de ce travail qui pour porter ses fruits doit s’établir dans la durée.

2011 marquera mon retour tout en haut des podiums, j’en suis persuadé. Et pour cela je vais mettre toutes mes chances de mon coté en m’investissant totalement en enduro pendant un an. Cette année je devais jongler entre moto et études mais comme j’ai obtenu mon BTS ce ne sera plus le cas, je pourrai donc mettre ce temps à profit pour m’entrainer physiquement et à moto.
J’ai retrouvé toute mon intégrité physique, mon épaule est à nouveau totalement opérationnelle donc je peux d’ores et déjà reprendre ma préparation afin d’arriver affûté pour l’ouverture de la saison.
Coté pilotage j’ai analysé les points que je dois améliorer, notamment grâce à la vidéo et à l’œil avisé de Pierre Marie Castella, donc je sais dans quel axe travailler et quels sont les points à perfectionner. J’ai déjà pris des contacts pour m’entrainer plus souvent avec des top pilotes, ce qui me permettra de progresser à leurs côtés.
Même si mon calendrier de courses n’est pas encore bouclé; Je dois d’abord connaître le budget dont je disposerai; je prévois de courir le championnat de France, l’ensemble des classiques et les Grand Prix limitrophes.
Le règlement ayant changé en cours d’année, la limite d’âge de la catégorie junior passant à 23 ans, je courrai de nouveau en catégorie junior.
Mon objectif principal sera de décrocher le titre de champion de France, mais j’ai aussi à cœur de briller sur les classiques car ce type d’épreuve propose un maximum de retombées pour mes partenaires. Enfin je veux franchir un cap sur les Grand Prix et donc je ne prendrai plus le départ pour m’étalonner mais pour me faire remarquer par mes résultats.

Je tiens à remercier l’ensemble de mes partenaires qui me donnent les moyens d’atteindre mes objectifs et de vivre ma passion au plus haut niveau. Rien ne serait possible non plus sans mes parents et ma famille qui me suivent, m'aident et m'encouragent quels que soient les sacrifices et les moyens à y consacrer.Merci aussi à mes supporters, et notamment à Jean Charles le président de mon association, qui n’hésitent pas à faire de longs déplacements pour venir m’encourager...
Vous n'imaginez pas le coup de boost que cela fait de se sentir soutenu comme je le suis. En contrepartie j’essaie de vous faire vivre ma saison au plus près en diffusant des comptes-rendus réguliers et en tenant à jour quasi quotidiennement mon site web qui connaît un succès grandissant.
Je fais mon possible pour donner une image positive de mes partenaires en soignant la visibilité de chacun et en ayant une structure la plus pro possible. C’est pour vous tous que je ferai mon maximum pour briller en 2011 !

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